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Ancien Régime

Le château des Oussines

Hélas détruit à la Révolution, le château des Oussines, qui ne figure que sur d'anciennes cartes, aurait été construit au XVème ou XVIème siècle.

 

 

Constitué d'un logis, d'écuries et d'une chapelle, il fut initialement le fief de la famille des Assis (parfois orthographiée des Aussines), qui le fit très certainement bâtir et qui y résida jusqu'en 1641.

Quelques photos des vestiges du château figurent dans la base Mérimée du Ministère de la Culture :

 

 

 

 

... et sur une ancienne carte postale :

 

 

 

Les nobles seigneurs des Oussines

a) Les Assis

La famille des Assis, première lignée connue comme ayant résidé aux Oussines, s’enorgueillissait d'avoir pu s'allier à la puissante et célèbre famille de Lestrange (ou de L'Estrange), originaire de Lapleau, sur la rive droite de la Luzège.

Les archives nous apprennent en effet qu'une certaine "Anne de Lestrange [1], demoiselle du Chassaing, épousa le 11 août 1613, Annet des Assis, le Jeune, seigneur des Farges, demeurant à Saint-Merd-de-Millevaches, fils de Léonard des Assis, seigneur des Oussines. Le mariage fut célébré en l’église de Magnat. Le contrat avait été passé par devant Etienne Giron, notaire royal. Anne eut une dot de 8.500 livres tournois".

 

Annet des Assis, seigneur des Aussines, et Anne de L’Estrange eurent deux filles [2], dont Françoise des Assis, l'aînée, qui passera la  fin de sa vie au Château des Oussines.

La pierre tombale située au sol, à droite de l'autel dans l'église paroissiale de Saint-Merd-les-Oussines, datée de 1627 et ornée d'une grande croix, est très probablement la sépulture de son père (Annet des Assis), voire de son grand-père (Léonard des Assis). Nous ignorons leurs dates de décès mais ils furent les derniers des  seigneurs du château issus de cette très ancienne famille.

Françoise des Assis épousa d'abord, en 1635, François II de Comborn, seigneur d’Enval, et lui donna 3 enfants, dont un seul fils qui mourut en bas âge. Sans héritier mâle de cette union, les Comborn ne purent donc pas se prévaloir de la seigneurie des Oussines.

 

La transmission du Château eut finalement lieu en 1641, lorsque Françoise des Assis, alors veuve et héritière du fief familial, épousa en secondes noces Claude de Veyny d'Arbouse, seigneur de Marsillat (Marcillat, dans le Puy-de-Dôme), capitaine au Régiment de Lorraine.

 

b) Les Veyny d'Arbouze

 

La famille de Veyny d’Arbouse (ou de Vény ou de Veini selon les sources) qui, en 1641, reçut le château des Oussines en dot, était originaire d’Auvergne. Elle fut officiellement maintenue dans sa noblesse depuis l'an 1549 [3].

Les armoiries de cette famille sont décrites comme suit : "

 

 

 

On les retrouve presque à l'identique dans le blason actuel de la commune de Saint-Merd :

 

C’est donc par Claude de Veyny que cette famille s’installa par alliance au château des Oussines en Bas-Limousin (Corrèze). Le mariage avec Françoise des Assis eut lieu le 6 août 1641, au retour de campagne de cet officier qui servit en cette qualité dans l'Armée d'Italie en 1640 (Guerre de Trente Ans, sous le règne de Louis XIII).

 

Françoise lui donna plusieurs enfants, dont certains recevront des droits et titres de seigneurie alentours, par un partage des terres du fief (Les Oussines bien sûr en primogéniture, mais aussi Marcy, Chabanes, La Porte et Lissac pour des fils cadets) :

  • Guillaume de Veyny d'Arbouze, porta brièvement le titre de "seigneur des Aussines et de Peyrelevade". Par son mariage en 1679, il devint seigneur de Marcillac en Bourbonnais et s'y installa, délaissant les titres des Oussines et de Peyrelevade au bénéfice de son frère cadet François [4];

  • François de Veyny d'Arbouze (1642-1733), seigneur des Oussines, baron de Peyrelevade, héritera ainsi du château et l'habitera avant de le léguer en dot à sa fille Catherine (voir plus bas) ;

Les quatres frères suivants seront militaires. Ils porteront des titres et auront des droits sur des domaines de la seigneurie mais résideront dans leurs garnisons et non au château des Oussines.

  • Joseph de Veini, seigneur de Chabanes, servant dans la Compagnie des Gendarmes Dauphin en l’an 1671, puis capitaine de Chevau-légers dans le Régiment de Tilladet en l’an 1688.

  • Léonard de Veini, Seigneur de la Porte, lieutenant dans le Régiment de Saint-Sylvestre ;

  • Gilbert de Veini , Seigneur de Marsis, lieutenant dans le même Régiment ;

  • Joseph de Veini, Seigneur de Lissat, Capitaine d’Infanterie dans le Régiment de la Fère.

  • On trouve enfin un Louis de Veyny (installé à Meymac suite à son mariage en 1680 et fondateur du domaine du Las), qui décède début 1710, à l’âge d’environ 50 ans, et est enterré en l’église de Meymac comme l’indique l’épitaphe dans la nef : «  ».

 

Son frère aîné marié au loin, c'est donc François de Veyny d'Arbouze qui, à compter de 1679 porta le titre de seigneur des Oussines. Le 29 Juin 1675, il épousa Henriette de Saint-Martial (†1735) à Orgnac-sur-Vézère (Corrèze).

De ce couple naquit une fille : Catherine de Veyny d'Arbouze.

 

Unique héritière du château des Oussines, elle épousa le 10 mai 1702, François-Aimé de Joussineau de Tourdonnet, comte de Fayat (1665-1723).

Catherine, lui donna trois enfants :

 

c) Les Joussineau de Tourdonnet

Au décès de Catherine de Veyny en 1755, le Château des Oussines devint ainsi le fief des Joussineau de Tourdonnet (branche du Fayat) qui le gardèrent jusqu'à la Révolution, période troublée qui se solda par l’émigration de cette famille et la destruction totale du château (logis et chapelle), dont les pierres furent dispersées et servirent à l’édification de maisons alentours. Seules les écuries voûtées subsistent à l’état de vestiges.

Le tout dernier seigneur de cette lignée ayant possédé le château des Oussines fut donc Gilbert Marin de Joussineau de Tourdonnet. Décédé en 1768, encore sous le règne de Louis XV, il eut la chance de ne pas connaitre les affres que la Révolution infligea à la noblesse.

Le 5 janvier 1748, il avait épousé à Limoges Marie Anne Garat (1732-1802), c'est donc à cette dernière que reviendra la lourde tâche de veiller au mieux aux intérêts de sa famille et du château, aussi longtemps que les circonstances le lui permirent. 

 

Cette noble dame [5], qui avait donné quinze enfants [6] à son mari (en seulement 20 ans de mariage), devait être d'une trempe extraordinaire. Elle fut en effet confrontée à de bien terribles épreuves :

- quatre de ses fils et une de ses filles moururent en bas âge ;

- elle dut défendre seule ses intérêts lors de la rédaction des cahiers de doléances de la noblesse pour les Etats généraux réunis par Louis XVI à la demande des Révolutionnaires ;

- ses trois fils encore présents au début de la Révolution choisirent finalement l'émigration en Allemagne (Coblence) et ne revinrent en France qu'après la Restauration de la Monarchie.

Veuve, elle continua à gérer le domaine et le château des Oussines, s'appuyant notamment sur les services d'un régisseur en charge de diriger les métayers. Nommé Tarrade, ce régisseur au caractère apparemment bien trempé entra en procès contre le vicaire de la paroisse et connaitra ensuite un destin tragique.

 

Mais le départ à l'étranger des héritiers mâles du fief des Oussines, mettant leurs aptitudes militaires au service des ennemis de la jeune République, sonna indirectement le glas de l'existence du château. Tous les biens des "ci-devant nobles émigrés" furent en effet d'abord inventoriés, puis finalement saisis ou pillés et livrés à la vindicte populaire.

 

Après la la Restauration et l'Empire, Marie-Anne Garat, plus connue sous le nom de veuve Joussineau de Fayat, verra finalement ses fils revenir en France et reprendre leurs carrières sous les règnes de Louis XVIII, Charles X et Louis Philippe.

Mais son décès survint trop tôt, en 1822, pour qu'elle pût se réjouir de leur brillante et prospère fin de parcours : deux d'entre eux termineront en effet très brillamment leur carrière militaire comme officiers généraux :

- Jacques Georges de Joussineau de Tourdonnet (1748-1829) parvint au grade de Maréchal de Camp. Chevalier de l'Ordre de Saint-Louis et maire de Saint-Germain-lès-Corbeil, il redevint aussi propriétaire du château du Haut Rosay (Yvelines).

- Jean-Baptiste de Joussineau de Tourdonnet (1754-1841) parvint au grade de Lieutenant-général.

- et un troisième sera élu maire de la commune de Saint-Martin-Sepert, dans le canton de Lubersac.

Durant environ deux siècles, sous les règnes de Louis XIII à Louis XVI, au gré des alliances entre familles nobles du Limousin et d'Auvergne et au fil des héritages, le château des Oussines fut ainsi successivement possédé et habité par des nobles de trois lignées : des Assis, de Veyny d'Arbouze et de Joussineau de Tourdonnet.

Les Joussineau de Tourdonnet (branche du Fayat) le gardèrent jusqu'à la Révolution, période troublée qui se solda finalement par l’émigration de la famille et la destruction totale du château (logis et chapelle), dont les pierres furent dispersées et servirent à l’édification de maisons alentours. Seules les écuries voûtées subsistent à l’état de vestiges.

La vie quotidienne sous l'Ancien Régime

Nous ne savons que peu de choses sur les réalités économiques et sociales de cette période à l'échelle locale, mais nous n'ignorons pas qu'en Haute-Corrèze, le peuple vivait dans une pauvreté et un dénuement les plus extrêmes aggravés par les rigueurs du climat et l'infertilité des sols ; et qu'il était régulièrement soumis à des périodes de disette, sans pouvoir s'affranchir de la pression constante de l'imposition sous toutes ses formes imposée par la noblesse et le clergé.

Pour en savoir plus sur ces questions, il est utile de s'intéresser à l’œuvre de Turgot en Limousin

et particulièrement aux effets tangibles de son action dans notre rude Montagne limousine.

"La Revue Limousine" lui avait consacré un intéressant fascicule en 1927 (bicentenaire de sa naissance)

dans lequel elle n'hésite pas à qualifier de :

"génial intendant du Limousin, le plus bienfaisant et le plus populaire de ses administrateurs de tous les temps"

Cet administrateur royal de la Généralité de Limoges a en effet, dès sa nomination en 1761, porté un regard extraordinairement bienveillant sur les souffrances de notre province, l'une de plus déshéritées du royaume de Louis XV.

Il sollicitait et examinait soigneusement les réclamations de ses administrés. Il s'attachait à corriger les injustices et à supprimer les abus dans la perception.

"C'est comme intendant du Limousin que Turgot s'est révélé - a dit Raoul de Jouvenel - c'est en signalant nos besoins qu'il a mis en lumière ceux de toute la France."

Selon le mot de Turgot lui-même "l'agriculture était languissante".

A l'époque, le roi tirait de la terre à peu près autant que le propriétaire, auquel il restait à peine 40% - c'est à dire 20% pour le métayer - lorsqu'il avait payé la dîme et les rentes.

Le premier soin de Turgot fut de diminuer les charges financières de ses administrés et de les répartir plus équitablement.

 

Il entreprit en outre de nombreuses réformes bénéfiques : rectification et achèvement du cadastre afin d'améliorer le système de la taille tarifée ; construction de routes, etc...

 

Dans nos bruyères paissaient de nombreux moutons, mais les loups, alors nombreux, prélevaient sur les troupeaux un tribut ruineux, et un impôt très lourd frappait par ailleurs les bêtes à laine. Turgot supprima cet impôt ; il organisa des battues et le loup, traqué jusqu'au fond des forêts n'osa plus se montrer.

La question du pain se posa dans nos campagnes au cours des deux ou trois années de disette (suite à une succession de récoltes calamiteuses)- surtout en 1770 et 1771 - qui, sans Turgot auraient été désastreuses.

S'étant fait envoyer des fonds de Versailles, il subventionna des particuliers qui importèrent des grains de l'étranger et les distribuèrent dans les paroisses les plus éprouvées. Il y organisa des prêts de semence et obligea les propriétaires à nourrir leurs métayers.

 

Il créa dans chaque paroisse des bureaux de bienfaisance, car, écrivait-il, "le soulagement des hommes qui souffrent est le devoir de tous". Ces ateliers de charité fonctionnèrent surtout dans notre Montagne limousine qui souffrait le plus.

Turgot se fit aussi le propagandiste de l'introduction d'une nouvelle culture : la pomme de terre. Et l'on raconte que dans ses tournées de village en village, il entrait chez les paysans, en mangeait devant eux et leur en faisait goûter. Ainsi se répandit-elle très vite et contribua à nourrir les habitants pendant la disette de 1770. Il encouragea aussi la culture du trèfle et de la luzerne.

Mais, au milieu de l'année 1774, Turgot dût quitter ses fonctions en Limousin. Son départ, décidé par le jeune roi Louis XVI dès son avènement pour le nommer ministre de la Marine, fut annoncé en chaire par tous les curés; on célébra des messes à son intention et une foule de villageois suspendirent les travaux des champs pour y assister. Dupont de Nemours rapporte les avoir entendu dire et répéter partout : "C'est bien fait au roi d'avoir pris M. Turgot, mais c'est bien triste à nous de ne l'avoir plus"...

Un haras de renommée royale aux Oussines ?

« L’existence de plusieurs haras dans la province est attestée dès le XVIe siècle chez les nobles limousins. Celui du maréchal de Turenne était fort célèbre, ainsi que celui du marquis de Tourdonnet à Saint-Merd-les-Oussines, près d’Ussel, dont la réputation lui valut l’honneur d’être visité en 1598 par Henri IV. Ce dernier appréciait d’ailleurs les chevaux limousins puisqu’en 1603 il acheta, à un prix fabuleux, un étalon au chevalier de l’Hermitte, propriétaire près d’Eymoutiers ».

Jean-Pierre Delhoume – « Cheval limousin, chevaux en Limousin » - Presses universitaires de Limoges

 

Cette référence au bon roi Henri IV est tirée de la thèse de Françoise Granges intitulée « Le Haras de Pompadour et l’élevage du cheval en Limousin des origines au début du XXe siècle » - Ecole des Chartes, 1973, p.52.

Mais cette affirmation relève probablement d'une confusion car la référence au marquis de Tourdonnet comme résidant aux Oussines n'est pas cohérente, en termes de dates. En effet, comme nous l'avons vu précédemment, ce n'est qu'en 1702, et donc plus d'un siècle après la prétendue visite du bon roi Henri IV à Saint-Merd, que la famille Joussineau de Tourdonnet - branche du Fayat - prit possession (par alliance) du fief des Oussines.

Il est par ailleurs connu qu'un marquis de Tourdonnet, prénommé Louis-Joseph et né en 1721, porta le titre de "Mestre de camp de cavalerie, directeur des haras dans la province de Limousin et d'Auvergne" et dirigea, de 1765 à 1787, le Haras royal de Pompadour en Basse Corrèze ; mais là encore, les dates ne coïncident pas avec la prétendue visite d'Henri IV à Saint Merd puisque Pompadour ne fut créé par le roi Louis XV qu'en 1764.... Ainsi, s'il reste théoriquement possible qu'un haras ait bien été visité par Henri IV à Saint-Merd-les-Oussines, aucun document ne l'atteste formellement et cette confusion concernant le marquis de Tourdonnet jette un sérieux doute sur l'affirmation de Françoise Granges, reprise par Jean-Pierre Delhoume sans aucun ajout de preuve.

Il n'en reste pas moins vrai que le cheval limousin fut une race équine particulièrement prisée par la noblesse et les militaires sous l'Ancien régime et le Premier Empire. Napoléon lui-même en appréciait les grandes qualités [7].

Le cheval limousin s'illustra ainsi dans de nombreux combats et concours.

Il continua longtemps après à rendre de bons et loyaux services comme animal d'attelage préféré des cochers de fiacre, dont une forte proportion était d'ailleurs originaire du Plateau de Millevaches et en émigration saisonnière dans la région parisienne.

 

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[1] Les parents d'Anne de Lestrange sont François de Lestrange et Louise Brachet de Peyrusse, Ce couple, réputé protestant, maria ainsi sa fille à un catholique en 1613, peu après le terrible Massacre de la Saint-Barthélémy (1572) et l'assassinat du Roi Henri IV (1610).

​​[2]  La seconde fille du couple était Héléonore des Assis, alias des Aussines, qui épousa le 27 juillet 1648, Alexandre du Bost, écuyer, seigneur de Montfleury et capitaine d’infanterie. Elle suivit son mari loin des landes de Saint-Merd et lui donna un fils, "Michel du Bost, chevalier, qui servait le roi Louis XIV en qualité de page de la grande écurie, en 1666, lorsque sa mère, alors veuve, produisit ses titres de noblesse lors de la fameuse Grande enquête sur la noblesse".

[3] Comme en témoignera une ordonnance de M. d'Aguesseau, commissaire départi dans la Généralité de Limoges, en date du 12 septembre 1667.

[4] Il épousa le 7 avril 1679 Jeanne-Gabrielle de Chantelot, fille de Gilbert de Chantelot (seigneur de Marcillac et de St Georges) et d’Angélique du Deffand. De ce mariage il eut trois fils et huit filles, dont entre autres, Marie de Veini de Marcillac, née le 2 février 1687, et Suzanne de Veini des Aussines, née le 23 avril 1695. Toutes deux reçues à l'Institution royale pour jeunes fille nobles de Saint-Cyr, l’une le 22 octobre 1698 et l’autre le 28 novembre 1704, sur les titres qui justifient les filiations de leur branche.

[5] Marie-Anne Garat était la fille de Jacques Garat (1700-1780). La famille Garat faisait initialement partie de la riche bourgeoisie marchande de Limoges. L'appartenance de Marie-Anne Garat à la noblesse du Limousin est cependant attestée par le Catalogue des gentilshommes publié en 1789, Volume 1, page 21 (p. 630 du fichier complet). Son accession à la noblesse est dûe au grand-père paternel d'Anne Garat, prénommé Raymond, marchand-épicier à Limoges, qui  avait obtenu la charge de Conseiller-secrétaire du Roi et le titre de seigneur du Maslebraud.

[6] Sept fils et huit filles :

- Jacques Georges de Joussineau de Tourdonnet (1748-1829), chevalier, vicomte de Tourdonnet, maréchal de camp, qui épousa en 1778

    Marie Charlotte de Brétignères (1758-1833), dame de Faverolles ;

- Michel Pierre de Joussineau de Fayat (1750-1751) ;

- Catherine de Joussineau de Fayat (1751-ap 1792), chanoinesse comtesse du chapître de Coize en l'argentière ;

- Henry de Joussineau de Fayat (1752-1752) ;

- Jean-Baptiste de Joussineau de Tourdonnet (1754-1841), lieutenant général ;

- Anne de Joussineau de Fayat (1756-1817), sœur Augustine du Saint-Esprit ;

- Barbe de Joussineau de Fayat (1757-ap 1792), chanoinesse comtesse du chapître de Coize en l'Argentière ;

- François Germain de Joussineau de Fayat (1758-1758) ;

- Catherine Marie de Joussineau de Fayat (1761-ap 1792) ;

- Pierre Roland de Joussineau de Fayat (1762-1762) ;

- Thérèse Catherine de Joussineau de Fayat (1763-1819) ;

- Anne Marie Josèphe de Joussineau de Fayat (1764-1764) ;

- Justine de Joussineau de Fayat (Marie Justine) (1765-1802), demoiselle de Saint-Cyr ;

- Jacques Xavier de Joussineau de Tourdonnet (1766-1836), maire de Saint-Martin-Sepert, qui épousa en 1805 Marie Tapinois de Betou (1779-1854). De cette union naquirent huit enfants ;

- Marie Anne de Joussineau de Fayat (1768-1813).

[7] « Napoléon Ier ne cessait de réclamer, paraît-il, des soldats et des chevaux limousins - des soldats, mangeurs de châtaignes, comme lui. L’empereur, mauvais cavalier, aimait ces montures pour leur finesse, leur sobriété, leurs jarrets d’acier.

Souvent, il se trouva désarçonné, et faillit perdre la vie avec elles sur les champs de bataille, notamment avec Roitelet, un grand alezan limousin fougueux, qu'il montait à Smolensk, à Lützen, à Arcis-sur-Aube, et qu'il emmena à l'Ile d'Elbe. Pompadour en possèderait le squelette. Il monta, nombre de fois, un autre étalon limousin baptisé Embell, de 1806 à 1814 ». Extrait de la revue Lemouzi de 1921 (p. 165-166).

Zoom sur le Château des Oussines.jpg
Extrait de l'ancien cadastre.jpg

Extrait de la Carte de Cassini

Extrait de l'ancien plan cadastral

Château des Oussines - Base Mérimée 7.jpg
Héraldique des Veyny.jpg
Armoiries de la famille de Veyny.png
Blason de St Merd.png
Armoiries de la famille Joussineau de Tourdonnet.png
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Brizard, cheval limousin.JPG
Attelage de juments limousines.jpg
7
7r
La Révolution française

Que s'est-il donc passé chez nous ?

La période révolutionnaire est particulièrement bien documentée en Haute-Corrèze.

Parmi les nombreuses sources, les précieux "Mémoires du comte d'Ussel" méritent une mention toute particulière [1] ;

Nous pouvons aussi nous référer à l'excellent ouvrage de Victor Faure intitulé "Ussel-Ventadour dans la tourmente révolutionnaire 1789-1799 ".

Citons aussi, entre autres, les "Pages d'histoire vécue - 1789-1792" du Dr Léon Jouhaud ; "La noblesse du Bas-Limousin et la Révolution" de Jean du Verdier ou encore les numéros 102, 110 et 111 de la revue Lemouzi intitulés "Le diocèse de Tulle dans la tourmente (1789-1804) " et "Le Pays limousin sous la Révolution".

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[1] Jean-Hyacinthe d'Ussel est sans conteste le noble corrézien qui fut le plus engagé dans la Révolution. Bien qu'étant officier de cavalerie et issu d'une des plus anciennes familles chevaleresques du Limousin, il était profondément acquis aux idéaux révolutionnaires. Successivement élu commandant de la garde nationale puis maire d'Ussel; il sera également nommé par la suite administrateur de la Corrèze, conseiller de préfecture sous la Restauration et baron de l'Empire sous Napoléon.

Et à Saint-Merd-les-Oussines...

Parmi cette riche bibliographie locale, nous avons surtout l'incroyable chance de disposer d'un récit détaillé des événements qui se sont déroulés au sein même de la commune de Saint-Merd-les-Oussines entre 1789 et 1795 !!!

Par ailleurs, les "Cahiers des États Généraux de 1789 pour la province du Bas-Limousin" nous fournissent un état nominatif des députés de chacune des paroisses de la Sénéchaussée de Tulle qui participèrent à la rédaction des Cahiers de doléances destinés à être présentés au Roi Louis XVI lors des États généraux convoqués à Versailles. On connait ainsi les noms des deux représentants de "Saint-Mer-les-Aussines" : les citoyens Darche et de Denis.

Dans les assemblées préliminaires du Limousin et de la Marche pour la rédaction des cahiers de doléances, en 1789, les trois ordres (noblesse, clergé et tiers-état) furent unanimes pour demander la suppression des Intendants royaux et le rétablissement des États particuliers de la province qui géreraient et administreraient le Limousin de manière autonome, simplement sous le contrôle du pouvoir royal.

Le Tiers-Etat, sur cette question, était étonnamment d'accord avec la Noblesse. Cette communauté de vues à l'échelle régionale a pu surprendre à Bordeaux et à Paris mais les difficultés économiques et sociales que connaissait alors le "bas peuple" en Limousin était comprises et même assez souvent partagées par la "petite noblesse" de la province. Turgot avait d'ailleurs parfaitement résumé la situation en écrivant à Versailles que ce pays était "pauvre en riches"
Ainsi, la noblesse du Bas-Limousin réclama non seulement l'élection libre des magistrats des villes, bourgs et communautés, mais encore que ces magistrats élus aient "l'entière et libre administration des revenus des communes sans être sujets même à l'inspection des intendants et des ministres".

Le tiers-état de la Corrèze réclame aussi "qu'il soit reconnu que la nation seule, assemblée en États généraux, a le droit de s'imposer ; qu'il ne soit en conséquence, dans aucun temps, levé aucun impôt, direct ou indirect, ni fait aucun emprunt que de son libre consentement".

Lire le Cahier de doléances du tiers-état de Tulle, Brive et Uzerche (Province du Bas-Limousin)

La grande peur

Après la prise de la Bastille, sous l'influence de bruits répandus qu'une armée de brigands s'avançait pour détruire les propriétés et massacrer les gens, on s'était préparé à la défense. On s'arma alors pour la défense commune et on s'organisa en milices. Ce fut l'origine de la Garde nationale qui réunit pour le salut commun toutes les classes de la société : nobles et bourgeois, ouvriers et paysans.


Aux dangers intérieurs viendront s'ajouter ceux de la contre-révolution royaliste attisée et financée par les monarchies européennes. Tout le pays était inquiet de l'insurrection vendéenne et de la guerre étrangère.

En réaction, le 29 mai 1793, les trois corps réunis du Département de la Corrèze, prirent un arrêté réglant les conditions de levée et d'organisation de la Force Départementale, aux termes duquel 880 hommes seront tenus de se rendre à Tulle le six juin pour y être organisés. Le district d'Ussel en fournira 270.
Toutes les Municipalités seront tenues d'assembler les citoyens de leurs communes, de leur faire lecture des arrêtés du département relatifs à la levée de la force armée, de recevoir l'inscription volontaire de ceux qui se présenteront et de les conduire au chef-lieu de leur district.

Dans une adresse aux « Mandataires du souverain », la société populaire d'Ussel jurait de démasquer les « intrigants, les anarchistes,
comme les royalistes
» et abjurait « le fédéralisme et toute coalition qui tendrait à usurper la représentation nationale » (14 juillet 1793).

 

Le 12 août, la Convention qui avait pris à sa charge l'entretien des forces départementales décréta leur dissolution.

Toute force armée maintenue contre le vœu de l'assemblée était réputée "manœuvre de contre-révolution" et passible du Tribunal Révolutionnaire.
Ce décret arriva à la connaissance des administrateurs de la Corrèze, le 18 août et les mit dans le pins profond émoi. Ils protestèrent de
la sincérité de leurs sentiments et assurèrent que leur département, loin de mériter le plus léger soupçon, et l'affront qui lui était fait, avait toujours rejeté avec horreur toute idée de fédéralisme et pouvait se flatter d'avoir été le premier, non seulement à rompre cette coalition infernale qui aurait perdu la chose publique, mais même à dénoncer les fédéralistes à la Convention. Ses administrateurs ne pouvaient se résoudre à se séparer de cette légion qui était leur œuvre et pour laquelle ils avaient imposé à leurs administrés les plus durs sacrifices.

L'administration de la Corrèze, toujours soumise aux vœux de la Convention, toujours animée de son unique passion, celle de concourir au salut de la chose publique et au bien de ses administrés, convoqua sur le champ pour entourer son opposition des lumières et de la confiance quelle exigeait, deux membres de chaque district, deux membres de l'unique municipalité chef-lieu de district, tous les juges de Paix, et un membre de chaque sociétés populaires.

Enfin, un document intitulé "Annuaire du département de la Corrèze pour l'an 12" nous fournit les noms des Maires et adjoints du canton de Bugeat. Pour Saint-Merd-les-Oussines, on y apprend que le maire était un dénommé Arfeuillières et que son adjoint s'appelait Bessette.

L'émigration des nobles

L'enrôlement dans les armées

L'obligation de fourniture de salpêtre

L'anticléricalisme

Premier Empire

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