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Préhistoire 

Les premières traces d’une présence humaine sur le Plateau de Millevaches remontent au paléolithique moyen. Elles témoignent de campements provisoires de chasseurs cueilleurs et non d'une installation durable.

D'après les analyses polliniques effectuées dans les tourbières du Plateau [1], c'est à l'époque néolithique, entre 4300 et 2000 av. J-C., que des agriculteurs et éleveurs s’installent et prospèrent sur ce territoire qui était alors couvert d’une dense forêt. ​

La première trace d'anthropisation (modification d'un milieu naturel par l'activité humaine) sur le plateau de Millevaches a été détectée à la Tourbière du Longeyroux, sur le territoire de la commune de Saint-Merd-les-Oussines, vers 4300-4200.

 

Ces premiers habitants préhistoriques du Plateau de Millevaches n’y opèrent aucun défrichement significatif. Des atteintes ponctuelles à la chênaie-hêtraie sont pratiquées jusqu'à l'âge du Bronze ancien où les défrichements prennent une importance toute particulière et impactent l'essor du hêtre.

 

Quelques monuments mégalithiques se rattachent à cette époque. La présence humaine s'atténue considérablement par la suite, au Bronze moyen.

 

Le Second âge du Fer (à partir du IIIe siècle av. J.-C.) marque un progrès sensible de l’artisanat des instruments agricoles. On considère que c’est à cette époque que se met en place l’essentiel de l’outillage que l’on retrouvera dans nos campagnes jusqu’au XIXe siècle ; voire jusqu’au milieu du XXe siècle pour l’agriculture traditionnelle. C’est notamment l’apparition de la faux qui, en permettant d’augmenter considérablement les réserves de fourrage, favorise le développement de l’élevage sur le Plateau de Millevaches.

 

Le nouvel outillage y autorise, malgré la rigueur du climat, une installation permanente d’agriculteurs-éleveurs et dès lors les traces d’occupation deviennent réellement significatives. L’importance de ce défrichement est vérifiée par les analyses polliniques qui laissent entrevoir, pour les époques gauloises et gallo-romaines, un paysage ouvert où domine la lande à bruyères.

 

À cette époque, le Plateau fait partie du territoire de la cité des Lémovices, peuple de civilisation celtique ayant laissé son nom tant à Limoges qu'au Limousin.

 

De multiples témoignages de l'âge du Fer parsèment le plateau, comme le tumulus de Plane (commune de La Nouaille) ou les plus anciens des tumulus de Tarnac. De nombreux autres tumuli parsèment le plateau, notamment à Sornac, Saint-Setiers, Millevaches, Chavanac, Pérols-sur-Vézère, Bugeat, etc.

Faute de datation, il apparaît toutefois difficile de les rapporter à l'âge du fer plutôt qu'à la période gallo-romaine.

De l'époque gallo-romaine, on garde les vestiges de la résidence aristocratique des Cars à Saint-Merd-les-Oussines (lire plus loin).

Un abandon semble toucher l'ensemble du plateau dans la deuxième moitié du IIIe siècle. Cette désertion est à relier à l'insécurité due aux premiers raids germaniques dans l'empire romain et aux désordres internes de ce dernier.

 

Également, pour cette période, on voit cohabiter deux pratiques funéraires bien distinctes : d'une part, se perpétue l'inhumation sous tumulus, d'autre part, on dispose de multiples témoignages d'incinération. Cette cohabitation reste à interpréter.

Durant l'Antiquité tardive et le Haut Moyen Âge, le plateau de Millevaches n'en devient pas pour autant un désert, comme en témoignent les survivances toponymiques celtiques ou gallo-romaines qui n'ont pu se maintenir que pour autant qu'il ait été, sinon habité, au moins régulièrement fréquenté. Ainsi, à titre d'exemples, aux alentours de Saint-Merd, le nom Gioux est un dérivé de Jovem (accusatif de Jupiter) et Tarnac, dérive de la racine celtique taro (qui traverse).

Source principale : 

Thèse de Florie-Anne Auxerre-Geron sur "L'Homme et la moyenne montagne durant la Protohistoire dans le Massif central : enquête en Haute-Auvergne et Limousin", oct. 2021.

[1] Onze analyses polliniques ont pu être réalisées ainsi que 25 datations au Carbone 14.

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